Le yin yoga est un yoga plutôt récent créé par Paul Grilley dans les 90’s par l’apport du Taoïsme et de la médecine traditionnelle chinoise.
Le yin porte sur le côté féminin qui est en chacun de nous, hommes y compris, c’est un yoga très doux qui se fait avec lenteur. En yoga il y a toujours une écoute de soi, une grande intériorité et celle-ci est décuplée en yin yoga. Comme nous tenons des postures d’étirement sur 3 à 5 minutes, nous avons tout le temps de ressentir, découvrir ce qui se passe dans le corps.
L’accent est mis sur le relâchement musculaire mais c’est surtout sur la souplesse des articulations et tissus conjonctifs qu’il se focalise. Quand les yoga dynamiques influent sur le renforcement musculaires, les équilibres, et donc sur le travail des muscles profonds, le yin yoga apporte toute sa douce puissance sur l’étirement des fascias, des articulations, tendons, ligaments.
Le côté émotionnel n’est pas en reste car esprit et corps étant étroitement liés, cette détente joue aussi sur notre esprit (relié au cœur). Le corps se détend et l’esprit lui répond, et quand l’esprit s’adoucit, le corps aussi. Le corps s’ouvre comme une fleur au matin de printemps, l’esprit s’allège et bénéficie de cette fraîcheur. Le yin yoga est plein de douceur mais il n’en est pas moins très puissant, voire intense dans ses effets sur l’émotionnel qui peut se délester de trop pleins emmagasinés dans les tissus conjonctifs et dans le cœur.
C’est pour cela que le pratique est progressive, le yin yoga se pratique essentiellement au sol, les asanas (postures) sont des étirements pratiqués de façon passive, immobile, aidés par des supports (briques, bolsters, coussins, couvertures) pour soutenir le corps et aider à la détente. Par exemple le pigeon peut très bien se faire de façon dynamique tout comme de façon passive en yin yoga.
Il serait contre productif de forcer son corps dans une volonté absolue de souplesse (rigidité contradictoire). Quand le corps est malmené dans une posture, il se met en croix, il associe le mouvement à de la douleur, il le refuse. Il est donc essentiel de tenir les postures à notre juste et propre degré de possibilité pour laisser le corps s’ouvrir de lui même et nous offrir de nouvelles amplitudes. On se découvre alors plus apaisé avec des espaces insoupçonnés en nous-même, dans notre corps et dans notre cœur.
Les bienfaits sont donc sur l’aspect corporel, psychique tout comme cette pratique renforce également beaucoup notre concentration et notre mental (le mental blanc qui nous aide à nous organiser, à persévérer, à garder courage et confiance). Malgré l’aspect yoga cocooning, il n’est pas toujours confortable de rester 5 minutes immobile dans un étirement profond, d’où l’intérêt des supports mais surtout de la concentration sur le souffle qui nous porte et fait circuler l’énergie (prana en yoga et qi en médecine chinoise, nous parlons de la même chose 🙂 ). En cela aussi le yin yoga est un excellent entrainement du mental pour rester concentré sur ses ressentis et en tirer les avantages sans avoir les idées qui partent dans tous les sens.
En ce qui me concerne, j’adore les pratiques dynamiques, le côté détox transpirant de walkyrie mais je ne pourrais jamais faire ces pratiques sans avoir à côté le yin yoga. D’un jour à l’autre nous n’avons pas le même mood, pas la même vitalité, surtout les femmes qui ont la particularité d’être plus cycliques que les hommes. Aussi il est intéressant pour l’équilibre global d’avoir cette douceur, ce travail d’étirement, d’intériorité profonde et de silence.
Bonne pratique à tous,
Namaste